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Dans cet article, vous retrouverez tous les bons gestes à adopter pour limiter les douleurs aux lombaires. Appelée aussi la lombalgie, c’est une douleur au niveau des vertèbres lombaires, située en bas du dos. Vous pouvez aussi ressentir un blocage ou des difficultés à faire certains mouvements.
Anatomie des lombaires
Découvrons l’anatomie des lombaires, à travers cette vidéo qui vient de 3d Lyon :
Quelles sont les causes d’une lombalgie ?
Il existe la lombalgie aigüe et la lombalgie chronique. La première peut se poursuivre par la seconde.
Lombalgie aigüe
On cherche souvent à lier l’apparition de la lombalgie à un évènement de vie particulier (comme un faux mouvement, soulever des charges lourdes, déménagement,…). Mais elle peut aussi arriver lors de mouvements anodins, qui sont effectués à répétitions sans jamais poser de problèmes jusqu’à ce moment là.
Lorsque l’on se fait mal sur un geste a priori anodin, c’est intéressant de se demander dans quel contexte nous sommes (stress, pensée, émotion) et de voir si on a fait le mouvement particulièrement vite.
Lombalgie chronique
La lombalgie chronique peut intervenir dans la continuité de la lombalgie aigüe. La douleur s’installe. Il y a aussi des reflex neurologique qui l’entretiennent.
Lorsque la lombalgie chronique arrive sans passer par une blessure de type lombalgie aigue, notre recherche se portera volontiers sur la posture. L’analyse des membres inférieures, mais aussi de la tête, des dents et des yeux, afin de comprendre comment le corps s’équilibre à la verticale.
Le lombalgie chronique affecte la posture et donc la marche, ce qui est un des points improtant à aborder pour le marcheur. Dans l’article sur le marcheur je parle du traitement spécifique à la posture des jambes et bassin.
Il y a aussi toute la partie « muscle » du dos. Le patient est-il sédentaire, quelle est sa posture au travail, etc..
La sédentarité peut générer des douleurs chroniques du dos et à l’inverse, une activité physique, a raison de marcher 30 min par jour soulage les douleurs chez certaines personnes.
Cette analyse d’études scientifique conduit à recommander l’exercice comme principal traitement de la douleur arthrosique (Etude publiée sur Pubmed).
Les bon gestes à adopter
Au quotidien, notre dos est la partie de notre anatomie qu’on utilise le plus car notre capacité à bouger et nous déplacer dépend de lui. Pour préserver le bien-être de vos vertèbres lombaires, il existe des gestes à adopter :
- Réaliser une activité physique régulière. Musclez vos abdominaux et votre dos pour soutenir la colonne et ses disques intervertébraux. Accompagnez cela d’étirements une fois par jour.
- Lorsque vous devez porter des charges lourdes, essayez de les porter le plus près du corps possible. En les portants près du corps vous gérez au mieux la répartition du poids sur votre squelette.
Attention, exemple de situation : Prenons une charge porté ainsi sans difficulté pour vous ; soyez vigilant à une chose, Lorsque vous la porterez sur une seule jambe (pour marcher avec), lorsque vous tournerez le buste (pour la poser) ou lorsque vous avancerez l’objet en avant à bout de bras (pour le poser dans un endroit plus difficile d’accès) , dites vous bien que son poids sera plus conséquent pour votre dos.
Une charge à la limite de vos capacités peut-être portée près du corps en marchant tout droit mais devient dangereuse lorsque vous serez dans des mouvements combinés car elle pourrait vous faire dépasser vos limites.
- Au travail, adoptez une posture appropriée. Si vous travaillez assis, veillez à avoir un siège qui soutient bien votre dos de façon à vous tenir droit, la tête haute et les épaules relevées. Vous pouvez également placer un coussin pour un soutien supplémentaire. Si vous devez vous tourner, prenez l’habitude de tourner tout votre corps et pas juste votre partie supérieur du corps (optez dans ce cas pour une chaise pivotante).
- Enfin, si vous restez longtemps assis, pensez à détendre de temps en temps vos muscles en vous levant (environ toute les 30 mins) pour vous étirer ou même marcher quelques minutes, en faisant quelques mouvements de têtes, moulinets des bras, haussements d’épaule, etc.
- Adaptez vos chaussures. La majorité des gens seront mieux avec des chaussures sans talons mais pour certains un minimum de talons se révèle positif pour le dos ; Si vous avez un doute, parlez en à votre podologue ou ostéopathe.
- Installez-vous confortablement en voiture. Ouvrez la portière, présentez votre dos à l’habitacle, ensuite, plier les genoux et asseyez-vous sur le siège en gardant les deux pieds en direction du trottoir. Pour sortir procédez de la manière inverse. Si vous effectuez de long trajet en voiture, placer un petit coussin au bas de votre de dos ou sous les cuisses pour changer de position régulièrement. Vous pouvez aussi vous arrêter toutes les deux heures pour vous dégourdir les jambes, vous étirer et marcher un peu.
Vous pouvez aussi consulter l’article : « 3 conseils pour protéger son dos« .
La haute autorité de santé a rédigé un document de 177 pages au sujet de la prise en charge du patient présentant une lombalgie commune.
Démonstration du raisonnement ostéopatique
Cet article est technique. il parle de la lombalgie et de l’usage de la connaissance de l’anatomie pour pour identifier la cause directe de cette lombalgie. Lombalgie commune Les douleurs de la région lombaire (lombalgie) sont fréquentes au cabinet d’ostéopathie. Arthur Meunier qui travaille à Melun en ostéopathie douce.
La lombalgie est un bon exemple pour parler de la recherche qu’effectue l’ostéopathe. Vous allez voir différents cas cliniques avec quelques informations de départ, le raisonnement, le traitement et la prise en charge. Ces exemples vous montreront que pour une même localisation de douleur (latérale L4/L5 gauche ou droite), les origines sont différentes.
Précisons également que pour d’autres patients
la solution aura été les infiltrations, l’acupuncture, le massage, les anti inflammatoires …
Pourquoi la séance d’ostéopathie a parfois un effet immédiat et parfois non, explication en vidéo:
Cas n°1 Douleur aiguë par compression d’une facette articulaire
Un homme de 40 ans qui soulève une charge très lourde associé à une rotation du tronc se fait mal en bas du dos à gauche. Il attend d’abord 5 jours pensant que cela va passer. La douleur étant toujours là, il consulte son médecin. Il attend une semaine que le traitement agisse. La douleur est moins « mordante » mais toujours là et perturbe ses habitudes.
Il consulte l’ostéopathe. C’est une douleur très localisée en latéral gauche de L4/L5 Le diagnostique ostéopathique donne les informations suivantes:
Les muscles multifides, érecteurs du rachis sont particulièrement contractés sur la région lombaire gauche. Les lombaires L4/L5 ne bougent pas dans les petits paramètres de rotation. Une perception tactile informe d’une tension en direction des ligaments ilio- lombaires gauches. Leur capacité d’étirement est restreinte.
Raisonnement:
La situation n’ayant pas beaucoup évolué depuis deux semaines, il semble qu’une structure bloque le système et empêche la régulation naturelle. La personne a porté une charge très lourde dans un geste de rotation. Les structures de soutien de la colonne ont été sollicitées dans leurs capacités maximales.
Traitement:
Le traitement vise à libérer le ligament ilio-lombaire gauche. l’objectif est de retrouver une capacité d’étirement de la région du ligament, la rotation des lombaires basses. Le début commence par une compression localisée sur les processus articulaires postérieurs gauche de L4/L5 avec un appui au niveau de l’épine iliaque postéro supérieure.
La compression dans la densité de la zone finit par créer une libération d’énergie qui se traduit par une récupération de l’élasticité du ligament. La suite du traitement met en évidence un conflit au niveau même de la facette articulaire L4/L5. une nouvelle compression durant plusieurs minutes avec quelques mouvements très fins finissent par libérer l’articulation.
Le traitement se poursuit par des petits mouvements d’étirements des muscles et des fascias au niveau du muscle carré des lombes, des paravertebraux jusqu’aux dorsales moyennes, de l’articulation sacro-iliaque et du grand ligament sacro-sciatique.
Réévaluation:
A la fin de la séance, la mobilité des lombaires et de l’articulation sacro-iliaque est améliorée, les muscles sont moins tendus. Le patient sent un soulagement et une amélioration. La douleur est toujours présente mais diffuse. L’inflammation peut expliquer cela. (Au bout de trois jours la situation est revenue à la normale.) Au vu de l’amélioration soudaine on peut penser que le conflit entre les facettes articulaires
décrites ci-dessus est à l’origine de cette lombalgie.
Suite de la prise en charge:
Compte tenu de l’amélioration de la première séance, de l’ancienneté et l’intensité du traumatisme, le patient est invité à revenir dans une semaine. L’objectif sera de continuer à libérer l’espace lombaire en élargissant la zone de traitement.
Cas n°2 Douleur aiguë d’origine coxo-fémorale
Un homme de 35 ans décrit une douleur après avoir porté une charge lourde il y a trois jours. La douleur se situe comme pour le cas N°1 au niveau de L4/L5 gauche. La personne consulte l’ostéopathe en première intention.
Le bilan clinique montre une douleur en latérale de L4/L5. reproduit à la compression de la zone. La position assise n’est pas confortable mais celle en décubitus dorsal, hanche plié, soulage.
Le bilan ostéopathique donne les informations suivantes: la sensation d’une traction du sacrum vers l’avant en bas. lombaires (L4 et L5) et sacro iliaques gauche immobiles dans les petits paramètres de sollicitation. Tension musculaire dans la région de la 12eme côte et T12/L1 en direction de l’avant.
Raisonnement:
Il y a une souffrance du nerf dorsal au niveau de L4/L5 gauche, pourtant je ne retrouve pas de tensions particulières sur ce point douloureux. La traction du sacrum ressenti m’oriente sur le ligament sacro-sciatique. La région de la 12eme côte n’est pas non plus en restriction de mobilité, la tension pourrait provenir du muscle psoas, vu la traction antérieur ressentie.
Traitement:
objectif: relâcher la tension musculaire au niveau de l’angle K12/T12/L1 et relâcher la traction qui s’exerce sur le sacrum. Le traitement commence par aller dans la compression en direction du ligament sacro-sciatique en prenant appui sur ses points d’insertions. Puis mobiliser finement la sacro-iliaque. Puis la région du psoas et de son insertion sur le fémur. Au fur et à mesure que les structures se relâchent, l’accès à la profondeur est facilitée, les muscles fessiers, petit et moyen apparaissent comme tendus
par contraste et finissent eux aussi par se relâcher.
Réévaluation:
Dans ce cas précis, le soulagement a été instantané et une deuxième consultation n’a pas été jugée nécessaire dans l’immédiat. On peut penser que la tension du muscle Psoas , des muscles fessiers et du Ligament sacro-sciatique sont à l’origine de cette lombalgie. Chez cette personne, il semblerait que la rotation traumatique (en charge) s’est effectuée autour de l’articulation coxo-fémorale.
Cas n°3 Douleur aiguë d’origine viscérale
Une femme de 35 ans se réveille un matin avec une lombalgie au niveau L4/L5 droite sans avoir fait d’efforts particuliers la veille. La douleur n’est pas violente mais incommode dans le métier et persiste. Elle a fait faire un massage du dos mais la douleur est toujours là. Deux jours plus tard elle consulte l’ostéopathe.
Le bilan clinique montre une douleur L4/L5 droite accentuée sur certains mouvements et une gène permanente.
Le bilan ostéopathique donne les informations suivantes : il n’y a pas de perte de mobilité de la région lombaire mais une tension en direction de la profondeur en regard de L4/L5/S1. Cela me conduit à investiguer la région viscérale. La région cæcale ne bouge pas lorsqu’on le sollicite dans différents paramètres fin.
Raisonnement :
l’origine de la douleur n’est pas apparue avec une certitude franche comme les deux cas précédents. je ne retrouve pas de structure postérieure en tension qui pourrait l’expliquer, pourtant une structure vient bien irriter (ou pincer) un nerf en latérale de L4/L5. Je retrouve la région du cæcum fortement altérée dans son équilibre. La proximité et le lien anatomique du péritoine en font un choix de traitement prioritaire. Aucun signes cliniques d’exclusion, nous pouvons continuer la séance.
Traitement :
Le traitement commence donc par de petits mouvements pour mobiliser l’environnement du cæcum jusqu’à obtenir une mobilisation du colon. De là les perceptions palpatoires évoluent, j’ai un accès à la profondeur qui me permet de détecter une tension le long de la crête iliaque droite en interne, avec l’insertion des muscles de l’abdomen. Je poursuis le traitement dans cette direction et je finis par ressentir un relâchement de la tension profonde perçu au début de la séance au niveau L4/L5.
Réévaluation :
La douleur s’est estompée aussi tôt, la personne décrit avoir eu récemment quelques difficultés de transit (constipation).